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Ce cahier juridique propose une analyse critique et complète de la «loi Darmanin» du 26 janvier 2024, à l’exception des dispositions relatives à la réforme du contentieux administratif et à l’outre-mer.
Collection: Les Cahiers juridiques
Co-édition: ADDE, Anafé, La Cimade, Gisti, LDH, SAF, SM
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Destiné à convaincre, une fois de plus, que le gouvernement se donnerait les moyens de « contrôler l’immigration » – en contrepartie de perspectives d’intégration qui deviennent un chantage à l’accès au titre de séjour –, le titre du projet de loi soumis au Parlement ne dévoilait qu’une partie de son objet. Autant que l’entrave à l’accès au territoire, c’est bien la précarisation et le contrôle permanent de la population étrangère qu’il organisait. Loin d’atténuer cette orientation, l’inflexion imposée au texte par la majorité sénatoriale n’a fait que l’accentuer, avant qu’il ne soit adopté au forceps, avec le soutien de l’extrême droite.
Parmi tant d’autres dispositions régressives, on retiendra la référence insistante à la notion de menace pour l’ordre public. Invoquée tant pour conditionner le renouvellement de titres de séjour que pour écarter les protections découlant du droit de mener une vie privée et familiale, elle renvoie de façon subliminale à la figure de l’étranger délinquant agitée jusqu’à plus soif par le ministre de l’intérieur. Combinée avec la nouvelle exigence de signer un « contrat d’engagement à respecter les principes de la République », elle met à la disposition de l’arbitraire préfectoral tout un éventail d’armes redoutables pour refuser ou retirer le droit au séjour comme pour expulser les « indésirables ».
Présentée comme une réforme technique, la partie de la loi consacrée au droit d’asile va bien au-delà, par exemple en instaurant le principe du juge unique à la Cour national du droit d’asile. Quant à la procédure d’asile, elle soumet les personnes en demande de protection à un parcours expéditif doublé d’un contrôle permanent faisant une large place à des mesures de contrainte – assignation à résidence et rétention –, justifiées par un omniprésent « risque de fuite ». L’exécution des mesures d’éloignement est, par ailleurs, largement facilitée par la suppression de toutes les protections contre l’obligation de quitter le territoire français et la réduction drastique des protections contre l’expulsion, tandis que la loi consacre parallèlement une extension sans précédent de la double peine.
Ce cahier juridique est le fruit du travail collectif de sept organisations. Il propose une analyse critique et complète de la loi du 26 janvier 2024, à l’exception des dispositions relatives à la réforme du contentieux administratif et à l’outre-mer. Un éclairage indispensable pour se repérer dans les méandres d’un droit qui devient toujours plus inaccessible aux personnes auxquelles il est destiné.
I. Les restrictions à la délivrance des visas
II. Le recours à la contrainte en matière de réacheminement
I. Le renforcement du parcours personnalisé d’intégration républicaine pour les primo-arrivants
II. Le renforcement des exigences linguistique et civique pour l’accès à la carte de résident
III. La création du contrat d’engagement à respecter les principes de la République
IV. Les nouveaux cas de refus de délivrance ou de renouvellement et de retrait de certains titres de séjour
V. L’examen « à 360 degrés » du droit au séjour lié au refus de délivrance ou de renouvellement de titre de séjour
VI. La réorganisation des titres « passeport talent »
VII. La délivrance d’un titre de plein droit en cas de plainte contre un marchand de sommeil
I. Le refus de l’aide aux jeunes majeurs en cas d’obligation de quitter le territoire II. La création d’un fichier des mineures et mineurs impliqués dans des infractions à la loi pénale
I. Les modalités de prise en charge de la formation linguistique par les employeurs
II. L’admission exceptionnelle au séjour « métiers en tension »
III. L’amende administrative, sanction de l’employeur ayant occupé un étranger en situation irrégulière
IV. Le titre de séjour autorisant à exercer comme auto-entrepreneur, condition d’accès à ce statut
I. L’extension des mesures de contrainte
II. La réforme des structures dédiées à l’examen des demandes d’asile
III. L’instruction des demandes d’asile
IV. La compétence liée de l’Ofii pour les refus et retraits des conditions matérielles d’accueil
V. La création d’un recours urgent contre les refus et les retraits des conditions matérielles d’accueil
VI. L’extension des cas de retrait du titre de séjour lorsqu’il est mis fin à une protection internationale
I. Les mesures d’éloignement
II. Les mesures de contrainte
I. Les contrôles
II. Les sanctions
I. La tenue des audiences devant le ou la juge judiciaire
II. L’incidence des « circonstances particulières » dans le contentieux de la zone d’attente
III. L’office du ou de la juge dans le contrôle de la régularité du placement en rétention
IV. Le maintien à la disposition de la justice et l’appel suspensif
V. L’extension du domaine des visites au domicile des personnes assignées à résidence
1. Contrat d’engagement au respect des principes de la République
2. Sigles et abréviations
Date de parution: 2025-03
Nombre de pages: 104
Format (cm): 21 x 29,7
Références spécifiques