Le droit et les paradoxes de l'universalité
L'auteur
Danièle Lochak est professeur émérite de l'Université de Paris Ouest-Nanterre La Défense où elle a dirigé jusqu'en 2006 le Master « Droits de l'homme » ainsi que le Centre de recherche et d'étude sur les droits fondamentaux (Credof).
Danièle Lochak est membre de la LDH, elle a siégé au Comité central de 1986 à 2009 et a été vice-présidente de la LDH de 2006 à 2009.
Elle a publié récemment : Les droits de l'homme (La Découverte, 2009), Le droit et les Juifs en France depuis la Révolution (Dalloz, 2009), Immigrés sous contrôle. Les droits des étrangers : un état des lieux (Le Cavalier bleu, 2008), Face aux migrants : État de droit ou état de siège ? (Textuel, 2007).
La forme prise, en France, par les controverses sur la parité ou la discrimination positive, sur le port de signes religieux à l'école ou sur les statistiques ethniques a mis en lumière la dimension idéologique et même polémique de la notion d'universalité qui a servi de toile de fond à ces débats entre les tenants du « modèle républicain » universaliste et ses détracteurs.
L'universalisme abstrait hérité de la Révolution française qui s'exprimait dans l'affirmation que « la loi doit être la même pour tous » cède progressivement du terrain face à une conception plus exigeante de l'égalité qui ne se satisfait pas de l'égalité en droit. Il est parallèlement remis en cause par les revendications des groupes minoritaires qui réclament non seulement un accès effectif à l'exercice des droits universels mais aussi la reconnaissance de leur identité propre. L'universalité des droits de l'homme proclamée en 1948 comme une évidence est contestée au nom du pluralisme culturel. L'émergence du concept d'humanité en droit international, expression d'un universel aux dimensions de la planète, trouve ses limites dans la résistance des États souverains.
Le droit fait ainsi apparaître les tensions et les paradoxes qui traversent la notion d'universalité. Cet ouvrage a pour ambition d'inviter à une relecture de l'universalité à la lumière du droit.