Ce livre reprend les travaux du colloque organisé par la Ligue des droits de l’Homme les 8 et 9 décembre 2006, à l’Ecole militaire, sur les lieux mêmes où s’était déroulée un siècle plus tôt, après la dégradation du capitaine Dreyfus en 1894, la cérémonie réparatrice de 1906. Parmi tous les ouvrages parus à l’occasion du centenaire de l’affaire Dreyfus, sa particularité est de lier les nouveaux regards historiques sur cet épisode à la réflexion sur un certain nombre de débats actuels. Notamment sur la question de l’approche universaliste ou communautaire de la lutte contre l’antisémitisme.
En se plaçant sous l’égide de Pierre Vidal-Naquet, qui s’est défini lui-même comme, inséparablement, historien et citoyen engagé, il s’efforce d’alimenter la réflexion sur le sens qu’a pris, depuis l’Affaire et jusqu’à aujourd’hui, la notion d’engagement dreyfusard.
Aux études des quarante-cinq historiens, dont Serge Berstein, Patrick Cabanel, Vincent Duclert, Michel Dreyfus, Rémi Fabre, Robert Frank et Jérôme Grévy, s’ajoutent des contributions d’autres personnalités connues pour leur implication dans les questions relatives à la Justice, tels Lucie Aubrac, Robert Badinter, Jean-Jacques de Félice, Jean-Pierre Dubois, Nicole Dreyfus, Stéphane Hessel, Henri Leclerc, Michel Tubiana, ainsi que de l’ancien premier président de la Cour de cassation, Guy Canivet, et l’avocat général à sa chambre criminelle, Didier Boccon-Gibod. Les échanges rassemblés prennent aussi une dimension internationale, avec les apports de Michel Abitbol, Cylvie Claveau, Simon Epstein et Norman Ingram.
Au-delà du public intéressé par l’histoire de l’affaire Dreyfus et la place fondatrice qu’elle occupe dans notre modernité républicaine, les débats soulevés dans ce livre, qui renvoient à des enjeux contemporains, concernent aussi tous les citoyens.